Des chercheurs américains ont mis au point un dispositif qui est capable de générer de l’électricité à partir de l’air ambiant grâce à une bactérie.
À l’heure où il est devenu capital de protéger l’environnement, les chercheurs rivalisent d’ingéniosité pour essayer de trouver une alternative plus écologique pour produire de l’électricité. Des chercheurs de l’Université du Massachusetts à Amherst (États-Unis) ont peut-être trouvé une solution en mettant au point un dispositif novateur qui est capable de produire de l’électricité à partir de l’air ambiant.
Baptisé « Air-gen, » le dispositif présente l’étonnante particularité d’utiliser un microbe pour générer de l’électricité. Il s’agit d’une bactérie appelée « Geobacter sulfurreducens » capable de créer des charges électriques grâce à ses nanofils bactériens qui conduisent naturellement l’électricité.Pour ceux qui ne le savent pas, les nanofils sont des chaînes de protéines microscopiques qui possèdent des capacités conductrices.
L’Air-gen est composé d’un film mince de nanofils de protéines d’une épaisseur de 7 micromètres seulement que les chercheurs ont positionné entre deux électrodes en or, le tout exposé à l’air. « Ce qui se passe, c’est que le film de nanofils absorbe l’humidité de l’air et crée un gradient, non seulement d’humidité dans le film, mais aussi une charge [électrique]. » explique Derek Lovley, co-auteur des recherches, au site Motherboard. « Il semble que la surface du film, l’eau qu’il absorbe, libère également une charge de la molécule d’eau. Ainsi, de cette façon, vous pouvez avoir une production d’énergie continue. »
Le système est capable de produire une tension soutenue d’environ 0,5 volt, et ce, pendant une vingtaine d’heures avant « l’auto-recharge. » Le dispositif a pu être utilisé pour allumer des petites ampoules LED.
Une découverte révolutionnaire
Pour Jun Yao, également co-auteur des recherches, il s’agit d’une découverte révolutionnaire : « Nous produisons littéralement de l’électricité à partir de l’air mince. L’Air-gen génère une énergie propre 24 h/24 et 7j/7. » a-t-il indiqué dans un communiqué de presse. « C’est l’application la plus étonnante et la plus excitante de nanofils de protéines à ce jour. »
Yao estime qu’un tel dispositif promet de nombreuses applications intéressantes pour l’électronique. Il pourrait par exemple servir de source d’énergie durable pour les appareils électroniques. Les scientifiques poursuivent actuellement leurs recherches dans le but de perfectionner la technologie. Ils doivent résoudre un problème de taille : la bactérie Geobacter n’est pas capable de créer suffisamment de nanofils pour étendre la technologie. « Nous avions une telle quantité limitée de fil. » se désole Lovley.
À termes, lui et ses collègues espèrent surmonter ce problème et pouvoir développer un système opérationnel pour une utilisation à grande échelle. Il va sans dire que la maitrise de cette technologie peut changer la donne sur la consommation énergétique.
Article écrit par Andy RAKOTONDRABE (c) NEO ZONE / 10 mars 2020